“Ô mon vase grec, tu as été le premier dont la rencontre et l’acquisition ont décidé de ma vie entière !”. L’extrême passion d’Antoine Vivenel pour la Grèce, née avec l’achat d’un tout petit vase dans ses années de jeunesse, est à l’origine de la collection qu’il offrit à Compiègne, sa ville natale, sous la Monarchie de Juillet. Au-delà du lyrisme débridé, via le style épistolaire du siècle, l’amour désintéressé d’un homme pour l’art des céramistes d’Athènes est à l’origine de la deuxième plus importante collection du genre, “derrière celle du Louvre”, précisent Delphine Jeannot et Christine Amiard, directrice et adjointe à la direction, avec l’appui de Sophie Cloart, chargée de projets. Et ce, grâce au nombre, à la qualité exceptionnelle et à l’origine prestigieuse de bon nombre de pièces.
Du quotidien des Grecs à la mythologie, du Banquet aux travaux d’Héraclès, des scènes de guerre à l’olympisme, les céramiques présentées dévoilent une imagerie variée d’une surprenante beauté. Divinités, héros, épisodes mythologiques, guerriers, belles Grecques au gynécée se disputent l’espace iconographique et enrichissent la connaissance des modes de pensée et de vie de la Grèce antique.
Le parcours de l’exposition s’ouvre sur deux magnifiques amphores “panathénaïques”, trophées remis aux vainqueurs des Jeux d’Athènes. On reconnaît sur une face les épreuves sportives de l’Antiquité : course de chars, course d’hoplites avec bouclier, lutte, et course à pied. Les athlètes, nus, sont d’une saisissante beauté. Sur l’autre face, on voit la déesse Athéna sous sa forme guerrière. Officiellement commandées par la Cité des potiers et peintres du Keramikos, le quartier céramique d’Athènes, ces amphores se distinguent des autres vases par leur fonction honorifique qui leur conférait une grande valeur, par leur taille et par les décors réalisés à l’aide de la technique des “Figures noires” sur fond rouge.
Au-delà du plaisir de l’œil, le visiteur se perd dans l’histoire profonde de la céramique grecque. Sous le nom générique de “Vase” se dégage une multitude de désignations propres à chaque usage et à chaque forme. Hydrie pour l’eau, amphore pour solides et liquides, coupes, vases à parfum, carafes, vases pour boire aux formes multiples. Coupes avec pied ou sans, cratère avec volutes et colonnette, en cloche…Le motif se dégage, soit en noir sur fond rouge, soit l’inverse, au gré de l’imagination du potier.
Dans une pièce annexe, Claire Gonnier, restauratrice des céramiques, explique avec une sympathique disponibilité son travail de restauration, indispensable à la conservation et au contrôle d’authenticité des pièces. De plus, les chercheurs trouvent là une source documentaire riche et inédite.
L’exposition bénéficie d’une scénographie originale, avec un détour dans l’univers de l’illustratrice Manon Mahdavi et une collaboration avec l’artiste polonaise Ola Mirecka, sollicitée pour la réalisation de vases grecs contemporains.
Jusqu’au 29 décembre 2024 Centre Antoine Vivenel – Compiègne (60)
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