Les belles raisons ne manquent pas de venir à Goviller en Lorraine à quelques kilomètres de Nancy et de s’arrêter au TEM. C’est ce que nous avons fait en ce mois d’août…
Transformer la majestueuse grange de la vieille maison lorraine en Espace d’Art Contemporain, défi relevé haut la main par Alyne Rosenkrantz et son mari. C’est un peu par hasard que le couple, il y a 31 ans, a décidé d’ouvrir ce lieu. Au départ, l’achat de la ferme était destiné à leur habitation. Mais leur passion pour l’art au sens large – musique, théâtre, danse, peinture, sculpture…. – les a rejoint lorsqu’ils ont découvert les 1000m2 sur deux niveaux de la grange-étable ! Après des travaux titanesques le TEM – Trace et Mouvement – a vu le jour.
De l’extérieur, un bâtiment en bord de route, une banale porte de grange, on ne voit rien ! et surtout on ne soupçonne pas ce qui se cache à l’intérieur ! Les propriétaires ont su faire de ce « corps de ferme » un « coeur d’art ». Ils ont exploité à merveille les proportions hors normes du lieu, sans renier le patrimoine, ils se sont attachés à créer un écrin artistique unique. La construction initiale a été respectée et est « restée dans son jus » avec ses imperfections architecturales. Comment passer d’un bâtiment agricole en un espace d’art, toute la difficulté résidait à lui donner une échelle humaine qui laisse passer l’émotion, sous l’immense charpente qui semble veiller à la sérénité du lieu.
Chaque année, de début juin à fin septembre, Alyne, accompagnée de sa fille Olivia, crée une scénographie où s’entrechoquent, de façon fluide, peinture, sculpture, des créations d’artistes d’aujourd’hui qu’elles sélectionnent avec passion. Les oeuvres épousent le lieu, y « vivent » dans une ambiance de partage, d’échange. Cet été, c’est sur le thème « Au-delà des aléas » qu’Alyne a invité une vingtaine d’artistes. Partout l’oeil découvre tableaux, sculptures, photographies… vidéo… petits ou grands formats, installations monumentales.
De l’hommage à Pablo Picasso et son oeuvre Guernica rendu par Clair Arthur avec une composition sur papier de soie tout en légèreté et transparence… en passant par les créations textiles de Brigitte Bourdon, la vision poétique et engagée de Béatrice Chanfrault avec son inclusion d’algues séchées dans des voiles, les « détricotages » de Florence Grivot, les tableaux de Paul Alves, Martine Fey, Lysa Bertholom, Sébastien Féry-Voignier, Isabelle Garnier-Luraschi, Xavier Gury, Béatrice Haag, Monique Le Paige, Jaewoo Park, Lourdes Ral, Arman Tadevosyan, Stéphane Galmiche, les sculptures à quatre mains de Frantz et Philippe Pasqualini qui s’élèvent, s’envolent, planent dans l’espace… ou celles de Serge Besrechel, de Fabrice Perrin, de LydieLYK, les photographies de Stéphane Lempereur, les gravures de Renée Trovarelli ou les collages-poèmes de Laurence Gillot… tout n’est qu’énergie positive, plaisir et découverte, des entrelacs du rez-de-chaussée à l’étage.
Et la visite se termine par le jardin dissimulé à l’arrière du bâtiment qu’Alyne a débroussaillé tel un archéologue, un havre de verdure qui accueille quelques sculptures monumentales.
Ce lieu atypique niché en pleine nature, propose une pause propice à la déconnexion… On est « Au-delà des aléas » !
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