Les cinquante ans que nous venons de subir d’hégémonie de cet art dit contemporain, art-sans-art de type totalitaire, de nature conceptualo-bidulaire, excrétion totalement artificielle du puissant système financiaro-institutionnel international, ont fait beaucoup de ravages en termes d’invisibilisation de 80% de le création non conforme à l’idéologie ministérielle, de destruction d’une grande partie des galeries prospectives gardiennes du sens, et de fuite du public naturel de l’art.
Ce système mortifère, n’avait d’autre but que de dénier l’existence d’une création vivante, dont la reconnaissance ne pouvait que contrarier l’enflure de la spéculation tant intellectuelle que financière.
Et pourtant, cette création vivante car hors système n’a jamais été aussi riche, variée, abondante, libre, inventive, positive et ouverte sur l’avenir…
Cette création d’une étonnante vitalité, qui ne peut évidemment se laisser asphyxier par la dictature de l’inepte, est semble-t-il, aujourd’hui, à l’œuvre pour reconstruire un éco-système de l’art de bon aloi, à visage humain, bien ancré dans les réalités, chargé de sens et de vécu, relocalisé, au plus près des artistes et de leur public.
À côté du coûteux dispositif étatique des FRAC, des galeries subventionnées, et autres lieux de promotion de l’inepte officiel, on assiste en effet à une reprise en main de leur sort par les artistes eux-mêmes et à l’installation d’un éco-système alternatif périphérique sur tout l’hexagone avec des centaines et des centaines de lieux dispersés de retrouvailles avec un public de proximité, salons d’artistes, ouvertures d’ateliers, associations d’artistes, en relation avec les galeries prospectives qui existent encore.
Après cette désastreuse période de contemporainisation-internationalistation et de « mondialisation malheureuse » on va peut-être assister à une « relocalisation heureuse » de l’art… et à sa réhumanisation.