Vincent Bonduelle est homme de passion(s), notamment artistique. A peine l’interroge-t-on sur son histoire avec le monde de l’art qu’il nous invite à lire l’hommage rédigé pour son père à l’ouverture de son “lieu d’art” en septembre 2022 à Lille : “Laisse parler ton cœur devant une œuvre, l’art reste une émotion personnelle qui t’appartient“, ces quelques mots d’André Bonduelle restent gravés en lui à jamais.
Heureux qui comme Vincent a fait de beaux voyages artistiques ! Galeries, collections, musées, foires, ateliers d’artistes sont autant de lieux qu’ils arpentaient souvent ensemble. “J’ai eu la chance très tôt de côtoyer cette scène bouillonnante de couleurs, de formats, de discours, de peintures, de sculptures, de photos, qui m’a permis de forger mon œil”. Une relation privilégiée pour ne pas dire exclusive a fait naître une complicité artistique entre le père, collectionneur et mécène, et le fils, avide de découvertes et de rencontres, tous deux unis par la transmission d’un savoir, d’un regard, d’une passion.
Sur les conseils avisés de son père, Vincent a rapidement initié les premiers éléments d’une collection qu’il n’a cessé d’enrichir et de compléter au fil du temps. A l’aube d’une décennie-tournant, celle de la cinquantaine, il donne à son parcours professionnel dans l’événementiel un nouvel élan et devient agent d’artistes et commissaire d’expositions sur Marseille. Il se consacre désormais à son amour inconditionnel pour l’art contemporain et ouvre “Vincent Bonduelle Art Contemporain” en septembre 2022. Revenu alors dans les Hauts-de-France, il fait de ce lieu confidentiel un point de rencontres d’artistes confirmés ou émergents d’horizons divers, de collectionneurs ou amateurs, de passionnés et autres amoureux de l’art tout simplement.
Différent d’une galerie en sens classique du terme, son lieu de culture est accessible sur invitation et sur rendez-vous, en accès libre les week-end lors des expositions. Le plus souvent en solo show, elles sont l’occasion de rencontres, partages et ébullitions artistiques. “Le modèle de la galerie classique avec pignon sur rue est amené à mon sens à évoluer vers une autre façon d’exposer les œuvres, se dirigeant vers un certain nomadisme dans des lieux éphémères en format pop-up”. Ce lieu élégant situé au rez-de-chaussée d’un hôtel particulier cligne de l’œil vers son illustre voisin, le Palais des Beaux-Arts de Lille. La porte cochère monumentale s’ouvre sur un espace d’accrochage aux volumes larges s’étirant jusqu’à la pièce centrale baignée de lumière naturelle. Dans la cour intérieure, quelques sculptures de Jean Roulland.
Les premières expositions ont consacré des artistes découverts et plébiscités dans le Sud, Catherine Saussine, ici photographiée avec Vincent dans son atelier, ou Claude Serrile et son univers d’Art Brut. Dernièrement il y eut la fraîcheur d’Orlane Kindt. Le joli mois de mai accorde son tout premier solo show à Ludovic Dervillez, artiste champenois dont la sensibilité et la liberté de peinture explosent en abstraction, à découvrir tout bientôt !
Vincent Bonduelle se définit comme galeriste, sans l’être vraiment : “Je suis avant tout un diffuseur d’émotions (…) je suis le plus heureux lorsque j’arrive à créer des coups de cœur !”. Passionné d’art brut, abstrait et de figuration libre sans pour autant s’imposer une sélection restrictive, il choisit avant tout des artistes suscitant émotions et vibrations. “Entre un artiste et un galeriste, ça doit être une histoire d’amour, un amour pour les œuvres, un amour pour la personnalité des 2 protagonistes (…). On est à la fois le galeriste, le père, le psy, le confident, l’ami”. Grâce à une effervescence de rencontres, visites d’atelier, déjeuners multiples, confidences échangées, Vincent construit une relation privilégiée avec “ses” artistes, dont nous avons suivi le parcours sur Aralya au fil des saisons.
C’est sur cette magnifique déclaration d’amour que je vous propose de quitter cet homme sensible et généreux : “Merci André de m’avoir transmis ta passion avec toute l’affection d’un père pour son fils, c’était ce qui nous liait, cette connivence hors du commun caractérisée par ton originalité, ton avant-gardisme, ta vision de l’art, ta folie aussi”.
En Une : Vincent Bonduelle et l’artiste Claude Sérille
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