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On en parle

Walaa Dakak – En Suspens

Christian Noorbergen, le 26 juin 2024

Parisienne, la galerie GNG expose une forte sélection d’œuvres de Walaa Dakak, peintre syrien installé en France depuis 2004. Walaa Dakak éprouve à vif les fondements de l’espace peint, sa palpitante matière noie toute certitude. Chez lui, tout est en suspens.

Mémoire floue – Acrylique sur toile – 2019 – 130×220 cm – Photo ©Kays Affach

Des forces magiques, archaïques et métamorphiques, envoûtent sans fin l’étendue. Comme en apesanteur, et suspendues comme des loques, des flaques de ténèbres accidentent l’espace peint, toujours somptueusement dramatiques. Puissance secrète et latente, mystérieuse comme une possible menace. Instables et fluides, vibratiles et ténues, des lignes d’énergie traversent l’immensité, et les extrêmes du dedans envahissent tous les dehors d’un monde lavé de tout superflu, dépouillé jusqu’à l’os, un rien lunaire, et fascinant.

Trou de mémoire – En attendant – Pigments sur toile – 2010 – 150×150 cm – Photo ©Kays Affach

Fragile comme une cible venue des lointains, une trame sombre s’efforce parfois d’occuper le centre de la toile, comme une tache d’abîme. Art de la mouvance vivante et habitée, au fil de la vie passante….

Chute – Acrylique sur toile – 2019 – 130×89 cm – Photo ©Kays Affach

Walaa Dakak, artiste magicien, questionne le vide et la vie. Il n’a pas besoin de vives couleurs, ni d’excès de signes. Peu nombreuses, souvent circulaires et vrillées, ses traces créées crépitent.  Aventures de signes… Son art allusif et sensible respire à hauteur d’univers, et les eaux du monde, visibles et invisibles, oxygènent sans fin sa peinture. L’univers pour lui est pluie d’absolu, et ses gouttes innombrables, en poussières d’eau, saccagent le silence. L’espace d’art coule comme une larme infinie, en pluie d’humanité blessée, en rideaux d’âme et de vie qui traversent la durée.

Walaa Dakak œuvre à vif dans les labyrinthes du temps. 

Jusqu’au 27 juillet 2024 – Galerie GNG – Paris 6ème