Le sculpteur chinois Wang Keping est à l’honneur, à la suite d’autres artistes prestigieux, de Lydie Arickx à Lionel Sabatté. Il investit le château et le domaine de Chambord jusqu’au prochain printemps.
Ses 19 sculptures, majoritairement de grand format, sont autant de variations sur le motif du couple, thème très présent dans son œuvre. Inspiré par la dualité du majestueux escalier à double révolution au centre du monument, Wang Keping donne à voir sa propre vision du duo, de la gémellité et de l’être double, et de la tendre sensualité jusqu’à l’érotisme osé.
Né en 1949 près de Pékin, il est présent dès les années 70 lors de la création du premier mouvement d’avant-garde artistique né sous la République populaire de Chine, et reconnu sur la scène artistique internationale.
Deux œuvres réalisées en Chine en 1978, emblématiques de l’opposition à la censure portée par le collectif des Étoiles (dont Ai Weiwei), et interdites par le pouvoir, figurent en introduction de l’exposition. La dimension politique de “Silence” à la bouche bâillonnée, et d’ “Idol” statue d’un Bouddha à la figure de Mao, est plus qu’évidente. L‘artiste exilé en France exposera dans de nombreux pays et des lieux prestigieux, tels que les musées Zadkine, Cernuschi, Guimet, Rodin, à Chaumont-sur-Loire, avant de bénéficier d’une grande rétrospective au Musée national de Pékin.
Wang Keping travaille avec virtuosité une variété exceptionnelle d’essences d’arbres, et ses sculptures empruntent aussi bien aux arts premiers qu’à la sculpture traditionnelle chinoise, voire à Brancusi. Les nombreuses étapes du travail métamorphosent la rudesse du tronc d’origine, et comme le souligne Yannick Mercoyrol, commissaire de l’exposition, les œuvres incitent au toucher de l’œil et de la main, “art optique et haptique”, dit-il.
Dans la cour du château, l’artiste se livre à une performance en taille directe. Il a choisi trois troncs de chêne dans la forêt du domaine (arbres morts à abattre pour des raisons sanitaires), et sculpte en taille directe un tronc monobloc, sans nul assemblage, tout en détaillant les phases du travail : laborieux écorçage, ébauchage à la tronçonneuse de la forme conçue dans l’esprit, émergence de la sculpture, affinage et creusement des traits à la gouge et polissage. Le bois est ensuite brûlé, mais non calciné, jusqu’à produire les effets souhaités.
Les Couples noircis de Wang Keping “vont pouvoir se rencontrer au bal du château royal” sous les voûtes blanc-crème. Contraste saisissant et merveilleux.
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